En partant du lieu-dit "Les scies" à Saint André en Vivarais, vous trouvez un petit chemin fléché indiquant "la chapelle sous Rochepaule 4,4 km". Inutile de tenter de le prendre en voiture, sauf si vous avez un super 4X4 mais de toute façon, il est écroulé bien avant la Chapelle...
Le chemin descend dans les razes (ben forcement, on passe de 1056m à saint André à 676m à la Chapelle sous Rochepaule...) et on suit le petit ruisseau qui a si bien creusé la vallée...
donc cet après-midi, balade sur ce chemin, pour retrouver l'itinéraire que faisait à pied, pratiquement tous les jours, celui que tout le monde connaissait de Saint André à Saint Bonnet en passant par Rochepaule...
Il y a eu Lancelot du Lac, Robin des Bois, Godefroid de Montmirail, Catherine de Médicis, mais nous, nous avions...
JEAN de la GARNEYRE !
Jean était le dernier fils d'une famille de 3 enfants. Sa soeur Marguerite, me disait tout à l'heure que lorsqu'ils étaient enfants il y avait 4 familles qui vivaient à la Garneyre, mais il y aurait eu jusqu'à 15 foyers dans le hameau
Après la guerre, les habitants sont partis, Jean est resté...
Jean est aussi le dernier habitant de la Garneyre. Il y a vécu sans électricité toute sa vie...
Il avait un poney qui l'a accompagné tant qu'il a vécu là-bas, c'est à dire 2 ans avant son décès. Il lui servait à aller chercher le bois dans les montagnes
Jean élevait aussi un cochon tous les ans, et la tuaille était un évènement à gérer à la bougie et à coup de gros rouge qui tache...
Au détour du chemin, on entrevoit une cheminée... qui ne fume plus...
c'est la Garneyre... ou ce qu'il en reste
Jean est décédé en 2007, depuis tout est à l'abandon... le toit est passé au travers de la maison...
Et pourtant... que de jolies pierres pour cette bâtisse!
si rien n'est fait rapidement, tout cela va disparaître...
et pourtant je lis http://www.actuacity.com/rochepaule_07320/monuments/
"Histoire : Le hameau de la Garneyre n'est pas indiqué sur la carte de Cassini alors que les archives de la paroisse de la Chapelle-sous-Rochepaule, conservent un testament de Jeanne de la Garneyre du 2 août 1535 qui mentionne sa sépulture dans cette localité, au cimetière de l'église paroissiale Sainte-Marie. La ferme étudiée présente un logis aux encadrements d'ouvertures datables de la fin du 16e siècle ou du début du 17e siècle, telles qu'une porte piétonne à linteau en accolade, une baie géminée, une fenêtre à traverse. La grange-étable montre des encadrements d'ouvertures chanfreinées. En 1835, le cadastre représente le hameau de la Garneyre fortement construit : 13 parcelles bâties y sont représentées ; trois d'entre elles subsistent aujourd'hui et constituent une ferme à bâtiments séparés.
Type : Inventaire général du patrimoine culturel
Epoque : limite 16e siècle 17e siècle
Auteur(s) : maître d'oeuvre inconnu
Réf. base Mérimée ia07000113 - ferme"
je pousse délicatement la porte (bien que ça soit interdit) pour ne pas prendre le risque de voir tout s'écrouler sur ma tête...
à l'intérieur, les vestes de Jean de la Garneyre pendent toujours, comme s'il allait rentrer....
d'ailleurs, il n'est jamais vraiment parti...
Dans sa maison de repos, quand ces neveux prenaient congé de lui, il montrait le chemin qui descendait dans le parc et disait " moi, je rentre à la Garneyre...."
Alors en m'éloignant de ce hameau vide et triste, je me retourne et je revois Jean de la Garneyre me dire au revoir de son seuil.
