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6 septembre 2011 2 06 /09 /septembre /2011 08:02

 

 

Un matin en chinant pour ma boutique "les bonheurs du jour", j'ai découvert dans une grange un objet étrange, de 90 cm de haut et d'un diamètre d'un mètre : DSCF1695

Cet étrange "pot" en terre cuite m'est tombé dans l'oeil et j'ai voulu en savoir plus.

Recherches faites, il s'agit d'un CUVIER,

Qu'est ce qu'un cuvier? allons y pour une petite leçon d'histoire de la lessive... la "bua" comme on dit ici

Chaque semaine, la lessive ordinaire (linge de corps, vêtements de travail, et couleurs) était l'habitude des femmes de chaque maison. Il en était autrement du gros linge : draps, torchons, serviettes etc. En effet, deux fois l'an, au printemps avant les Rameaux et à l'automne vers la Toussaint, plus précisément avant de tuer et cuisiner le cochon, les femmes faisaient la bua...

http://saintsymphoriendelay.kazeo.com/sites/fr/photos/614/photo-614601-M.jpg

 

une première journée est nécessaire pour trier le linge et pour l'entasser dans un vaste cuvier en bois, en terre cuite ou en pierre.

  on avait pris la précaution de boucher l'orifice de bonde avec un petit fagot de sarments ou une mâchoire de porc. On a bien soin de mettre d'abord le linge le plus sale et le plus grossier. Le cuvier rempli, on plaçait au-dessus du linge sale une grosse toile épaisse appelée  chiôri sur laquelle on étendait un e épaisse couche de cendre (15 à 20 cm). On rabattait alors, par-dessus les cendres, les pans de la toile. Les cendres du foyer, tamisées tout au long de l'année avec le crible à cendre, contenaient des sels minéraux (sels de potassium  et de sodium). Ces sels avec l'eau chaude se transformaient en alcali, carbonate de potassium et carbonate de soude, produits qui sont toujours à la base de nos lessives d'aujourd'hui. Ce linge, disposé bien à plat, devait baigner dans sa totalité. Ensuite, quelques racines d'iris étaient insérées afin de le parfumer

http://pascal.baudouin.pagesperso-orange.fr/grahv/musee/ponne/ponne1.jpg

A coté et dessous, était installée lessiveuse cuve en fonte chauffée par un feu de bois). Au fond du cuvier , un  drain en bois de sureau recueillait l'eau et l'amenait à l'extérieur au-dessus de la cuve.

Le lendemain, le feu était allumé sous cuve en fonte. l'eau bouillante  était versée sur la cendre et sur le linge du cuvier. C'était le coulage au cours duquel l'eau chaude se répandait et filtrait à travers toutes les couches de linge pour être recueillies dans la cuve. Cette eau lessiveuse, réchauffée était de nouveau versée dans le cuvier et ainsi plusieurs fois de suite. Ces opérations fastidieuses appelées " faire rouler la lessive " se répétaient inlassablement toute la journée.

http://decouverte-bocage-gatinais.fr/lessiveuse.png

 

Le jour suivant, était consacré à la "laverie" : le linge sorti du cuvier  était chargé sur des brouettes, puis acheminé à la mare.C'est alors que les femmes lavaient le linge : les battoirs marchaient" fort" mais il parait que les langues aussi

http://pascal.baudouin.pagesperso-orange.fr/histoire/lavoir_nanteuil_vallee.jpg

Ensuite le linge était rincé, tordu et retordu, avant d'être étendu au soleil sur l'herbe  des prés.

Et c'est là que je dis : vive le 21ème siècle et les lave-linges!

le cuvier est en vente au magasin "les bonheurs du jour", 4 rue de Luzy à Tence.

DSCF1694

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